Remise de prix M. MOLLER
M.
Michaël MOLLER, Directeur Général de l’Office des Nations Unies à Genève a reçu
le vendredi 24 mars 2017 dans le cadre prestigieux du Victoria Hall à Genève,
le prix 2017 de la Fondation pour Genève. L’OMECA a été invité à cet
événement exceptionnel et était représentée par M. Michel VILLE, expert agricole et foncier,
responsable du groupe agricole de l’OMECA et M. Gilles VULLIEN, expert
viticole.
L’OMECA félicite M.
Michaël MOLLER pour ce prix qui récompense ses efforts en faveur de la paix et
de la parité depuis son arrivée à l’Office des Nations-Unies à Genève.
FONDATION POUR GENEVE
Vendredi 24 mars 2017 à 18h
Victoria HALL
GENEVE (SUISSE)
Message
de bienvenue par Monsieur Ivan PICTET
Président
de la Fondation pour Genève
(source : Fondation
pour Genève)
(photo OMECA)
Monsieur l’ancien Secrétaire général des Nations Unies,
Monsieur l’ancien Président de la Confédération,
Monsieur le Président du Conseil d’Etat,
Monsieur le Président du Grand Conseil,
Monsieur l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies
pour la Syrie,
Mesdames et Messieurs les Directeurs généraux et Secrétaires
généraux des organisations internationales sises à Genève,
Monsieur le Représentant permanent de la Suisse auprès de l'ONU à
Genève,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Conseillers nationaux et
aux Etats,
Mesdames et Messieurs les Députés du Grand Conseil,
Monsieur le Sautier du Grand Conseil,
Monsieur le Maire de la Ville de Genève,
Mesdames et Messieurs les anciens Conseillers d'Etat,
Monsieur le Recteur de l’Université,
Mesdames et Messieurs les Représentants des autorités communales,
Mesdames et Messieurs les représentants et amis de la Genève
internationale,
Mesdames et Messieurs, Chers Amis,
Et enfin et surtout Monsieur le Directeur général de l’Office des
Nations Unies à Genève, notre lauréat de l’année 2017, Michael Møller.
C’est avec un grand plaisir que je vous accueille ce soir dans ce
Victoria Hall pour célébrer avec vous la 24 la Fondation pour Genève. ème édition du Prix de Il vous amusera de savoir
que le premier lauréat choisi en 1978 était Vittorio Winspeare-Guicciardi, lui
aussi Directeur général de l’ONUG. Ses 23 successeurs au fil des années ont été
issus aussi bien du monde des organisations internationales, que du monde
politique, des milieux académiques, scientifiques, humanitaires ou artistiques.
Je ne citerai que ceux présents ici ce soir : le mécène Yves Oltramare,
l’astronome Michel Mayor, l’ancien Directeur de l’aéroport Jean-Pierre Jobin,
le professeur Klaus Schwab, la présidente de l’Appel de Genève Elisabeth Decrey
Warner, le Professeur Michael Mayor et la grande amatrice d’art Monique
Barbier-Mueller. Je n’oublie pas bien entendu notre lauréat 2006, l’ancien
Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Kofi Annan, qui nous fait en
plus l’honneur ce soir de prononcer le laudatio de notre candidat. Tous nos
lauréats d’origine étrangère ou suisse ont ceci de commun : d’avoir contribué à
faire de notre modeste cité une ville internationale mondialement connue. Ils
incarnent ce que nous appelons ce fameux « esprit de Genève ». C’est là, Mesdames et Messieurs, tout le sens
de ce prix de la Fondation pour Genève : récompenser, reconnaître le talent, la
générosité, souvent aussi la modestie de ceux et celles qui font la réputation
de Genève tant en Suisse que dans le monde. Une générosité que l’on retrouve
également dans le cadre même de la Fondation pour Genève, parmi ses dizaines
d’animateurs, 2 qu’ils soient donateurs, bénévoles ou encore collaborateurs.
Une Fondation pour Genève entièrement privée, dont la mission est de contribuer
côte à côte avec nos autorités à maintenir Genève dans le peloton de tête des
centres mondiaux de coopération internationale. Une tâche qui prend aujourd’hui
plus que jamais toute son importance. Ce sera notamment le thème de la
conférence que nous entendrons ce soir de notre lauréat Michael Møller, et qui
ne manquera pas d’être évoqué par les personnalités politiques qui
s’exprimeront. Celles-ci utiliseront aussi maintenant de passer brièvement à
l’anglais pour nos amis étrangers présents ici ce soir. bien le français que
l’anglais, permettez-moi donc A few words if you allow me more specifically on
the Fondation pour Genève and its annual prize. The
Fondation is above all a type of think-tank on the role of the Genève
international, a part of our canton’s activities which is too frequently
overlooked, although it represents more than half this canton’s economic
prosperity, within the public and private sectors combined. The maintains a
permanent dialogue with the Swiss and local authorities, and the general
public. A recent study shows the significant commissioned by our Fondation from
4 major universities and was published in 4 different reports during the years
2014 to 2016. They are available on request. Fondation publishes reports,
organizes seminars and role of the Genève internationale. It was The Fondation
pour Genève acts also as a platform for logistical and financial support to
other institutions pursuing similar goals. In particular, the Geneva Diplomatic
Club with its 600 members, chaired by Raymond Loretan, whom we are honored to
have him with us tonight, as well as the Cercle International, which organizes
over 200 events annually and which in turn is shared 3 by
Florence Notter, also amongst us tonight.
Let me also mention the Fondation Eduki chaired by the former president
of the Geneva Conseil d’Etat, Madame Martine Brunschwig-Graf: the role of Eduki
is to create awareness amongst teachers and school children in Geneva about the
great challenges of the future of the planet and the work done to find
solutions by the Geneva based international organizations. Finally, I would
also like to mention the welcome network of the Centre d’Accueil de la Genève
Internationale, chaired by Diane Zoelly, who unfortunately cannot be with us
tonight. This network, consisting solely of volunteers, contacts over 1’000 new
arrivals within the international organizations and missions every year. If you
are interested by any of these activities, I would encourage you to join us.
All details are available directly through our staff and also on our website. Mais l’événement phare,
Mesdames et Messieurs, reste le prix de la Fondation pour Genève qui permet
d’honorer chaque année une personnalité exceptionnelle qui contribue à donner à
notre cité son caractère unique de petite capitale mondiale, dans laquelle nous
avons la chance de vivre. Michael Møller en est le parfait exemple. Il incarne
en effet mieux que quiconque ce fameux « esprit de Genève ». Et c’est sans
hésitation qu’il a été plébiscité pour devenir notre lauréat 2017. C’est
notamment grâce à lui que l’organisation des Nations Unies à Genève, les
organisations internationales, les ONGs, entretiennent des liens de plus en
plus étroits avec nos autorités, les multinationales et l’ensemble du secteur
privé, et la société civile, autant suisse que genevoise. une communauté de plus de 40'000 personnes,
4 Son
action porte aussi sur le monde extérieur et il s’active sans relâche à faire
de Genève le haut lieu de la mise en œuvre des 17 objectifs du développement
durable, objectifs que s’est fixé l’organisation des Nations Unies. Et ceci en
communiquant au-delà de nos frontières le travail accompli à Genève grâce
notamment à son « perception change project » fort de la participation de 85
organisations qui s’activent à valoriser mondialement le rôle central de Genève
sur la scène globale. Enfin, il est le maître d’œuvre des travaux de réfection
du Palais des Nations, le plus symbolique bâtiment de notre patrimoine
architectural genevois, d’avantage au public, tout en respectant les mesures de
sécurité indispensables. qu’il souhaite
parallèlement ouvrir Tout cela nécessite réformes, courage et travail
inlassable et nous aurons sans aucun doute ce soir dans les hommages qui lui
seront rendus la preuve que Michael Møller est l’homme providentiel qui peut
relever ces gigantesques défis. Avant de terminer, permettez-moi de lui
adresser ces mots quelque peu familiers : Genève vous entend, Michael Møller,
d’autant mieux que vous parlez français. Vous êtes le premier Directeur général
de l’ONUG à vous exprimer dans notre langue et avec cette simplicité scandinave
qui fait votre charme, vous fréquentez fédéraux, conseillers d’Etat,
conseillers administratifs et bien d’autres et vous en tutoyez un grand nombre.
Idem dans vos nombreuses interactions avec le secteur privé : du jamais vu !
régulièrement nos édiles politiques, conseillers Dans un autre registre, vous
êtes un ardent militant de l’égalité des sexes en étant à l’origine des «
International Gender Champions ». Ni vous ni les 120 dirigeants qui font partie
de votre réseau n’acceptent de participer à une table ronde ou à un débat où
aucune femme n’est présente. 5 Ce
soir, nous ferons tout pour ne pas vous décevoir. En fait, vous avez compris
mieux que quiconque comment faire bouger cette petite république et la
Fondation pour Genève est fière de vous attribuer son prix. Je passe maintenant
la parole à la secrétaire générale de la Fondation pour Genève, Madame Tatjana
Darani, qui assurera le rôle de maître de cérémonie, et assurera le déroulement
de cette soirée. Je vous remercie.
Conférence
par Monsieur Michaël MOLLER
Directeur
Général de l’office des Nations Unies à Genève
« La Genève
Internationale, plus nécessaire que jamais »
(source : Fondation
pour Genève)
(photo OMECA)
Cher Ivan,
Excellences,
Chers collègues,
Chers amis,
Mesdames et Messieurs,
C’est un véritable honneur pour moi d’être parmi vous ce
soir. Je ne sais comment exprimer mon
émotion face à un Victoria Hall rempli d’amis, de collègues, de partenaires et
de concitoyens genevois et internationaux.
Le sujet qui nous réunit ce soir est « La Genève internationale, plus
nécessaire que jamais ».
La Suisse a une position géographique centrale. Une histoire
forgée par une tradition d’accueil, de neutralité, de pacifisme et
d’hospitalité. Tous les atouts qui en
ont fait l’endroit idéal pour la gouvernance mondiale.
Cette année nous fêtons le 15 anniversaire de l’adhésion de la
Suisse à l’Organisation des Nations Unies.
C’est l’occasion idéale de remercier notre pays hôte à ses trois niveaux
– fédéral, cantonal et municipal - pour
un soutien quotidien remarquable, sans lequel le travail de notre grande
famille internationale genevoise ne serait pas possible. La Suisse n’a pas attendu 2002 pour
s’associer aux nombreux programmes et institutions spécialisées de l’ONU. Elle a été le premier État à siéger à
l’Assemblée générale des Nations Unies en qualité d’observateur en 1946 et le
seul pays à rejoindre l’Organisation via une votation populaire.
******************
La Genève internationale
compte près de 40 institutions internationales, 400 organisations non gouvernementales, 178
États Membres et autres observateurs, ainsi qu’un grand nombre d’institutions
universitaires et de recherche et de représentants du monde des affaires. Sans
parler des 200'000 délégués venant du monde entier pour participer aux
multiples réunions internationales organisées dans l’Arc lémanique. Le terme Genève internationale est désormais
une ‘marque déposée’. Il est donc tout à
fait naturel de parler du rôle de cette Genève internationale et pas seulement
du rôle des Nations Unies. Parce que ce
terme décrit un partenariat, avec plusieurs dizaines de milliers de personnes
travaillant ensemble pour ‘la paix, les droits et le bien-être’ - pour un monde
meilleur. A Genève, il y a des experts
dans des domaines aussi variés que la paix, la sécurité, le désarmement,
l’humanitaire, les droits de l’homme, les réfugiés et la migration, le travail,
le commerce, les sciences, les télécommunications, la santé et, bien sûr, le
développement durable. Il n’y a aucun
doute que cette concentration unique d’acteurs offre un cadre de travail
propice aux échanges et à la coopération.
Ce qui constitue une réelle nécessité pour répondre aux énormes défis
mondiaux d’aujourd’hui, qui sont intimement liés.
******************
Quand j’ai pris mes fonctions en novembre 2013, j’ai fait un
constat clair.
Les nouvelles relatives aux Nations Unies ne couvrent en général
qu’une petite fraction de ce qui est fait.
Les médias ne parlent trop souvent que de quelques sujets négatifs : les
crises migratoires, les guerres qui n’en finissent pas, le Conseil de sécurité
et ses impasses, ou les effets dévastateurs du changement climatique. Malheureusement, quand on dit que Genève est
une ville chère, on ne tient souvent pas assez compte des mandats qui nous sont
donnés, ni des personnes que nous sommes amenées à aider ou des vies que nous
cherchons à améliorer. L’étendue de ce
qui est fait dans la Genève internationale – un écosystème vieux de 150 ans -
est méconnu du grand public, de beaucoup de décideurs et même de bon nombre de
mes collègues aux Nations Unies et dans
le système international. Il est vrai
qu’au cours des dernières décennies, nous ne sommes pas toujours parvenus à
bien communiquer. À bien nous «vendre»,
si je puis dire. À démontrer le lien
direct entre nos activités et la vie quotidienne de chaque individu sur notre
planète. C’est clairement une faiblesse,
surtout dans un monde de plus en plus fragmenté et conflictuel. Et c’est pourquoi j’ai décidé, dès mon
arrivée, de tout faire pour changer
cela.
J’ai ainsi lancé le Projet de changement de perception de la
Genève Internationale. Le but est de présenter d’une manière compréhensible
pour tous le travail de l’ONU et de ses multiples partenaires, pour changer la
manière dont il est perçu. Il s’agit
d’un projet collaboratif qui, en 3 ans déjà, a revalorisé l’image de notre cité
au sens large. Quand je parle de la
Genève internationale, j’inclus l’Arc lémanique et la France voisine. Je suis fier que nous ayons, ensemble, mis
sur pied une véritable équipe autour de ce projet, comptant plus de 100
partenaires. Et je suis ravi de voir que
beaucoup sont présents ce soir, car ce prix, c’est aussi le leur. Un autre volet de ce changement de
perception est lié à l’image du Palais des Nations, que beaucoup de genevois
perçoivent encore comme une forteresse imprenable. C’est pourquoi, malgré des contraintes
sécuritaires qui ne font que s’alourdir, je me suis engagé à ouvrir les portes
du Palais aussi souvent que possible : journées portes ouvertes, entrainements pour la course de l’escalade,
visites guidées, activités culturelles, CINE-ONU, et bien d’autres évènements
ouverts au public organisés dans l’enceinte du Palais.
******************
Cela m’amène à un autre sujet sur lequel je travaille beaucoup et
qui est étroitement liée au rôle et à la visibilité de la Genève internationale
: la rénovation du Palais des Nations.
Chaque année, ce sont plus de 12 000 réunions que nous gérons, ce qui
fait du Palais l’un des plus importants centres de conférences multilatérales
au monde.
Mais le Palais est bien plus qu’un centre de conférences. C’est le symbole physique de la Genève
internationale.
Un patrimoine historique de Genève, de la Suisse et du monde, et
nous avons la responsabilité commune de le préserver.
Sur ce sujet encore, je ne peux que souligner l’engagement
exemplaire de notre pays hôte, ainsi que de sa population. C’est un réel
partenariat qui nous permet d’avancer dans la rénovation de notre demeure commune.
******************
En ce qui concerne l’avenir, notre objectif commun pour l’année en
cours est clair : faire de 2017 une année de paix. Les priorités immédiates de notre nouveau
Secrétaire général, António Guterres, sont de renforcer la diplomatie pour la
résolution des conflits et surtout de renforcer nos efforts de prévention.
Il nous incombe à tous de faire en sorte que la prévention
devienne prioritaire dans l’action de toute la Genève internationale, comme
elle l’est d’ailleurs pour la politique étrangère de notre pays hôte. Genève demeure un lieu privilégié pour les
processus de médiation menés sous l’égide de l’ONU.
Les Envoyés spéciaux de l'ONU en Géorgie, en Libye, à Chypre, en
Syrie, au Yémen et ailleurs, font un travail considérable pour amener les
parties en conflit à la table des négociations et instaurer un dialogue
durable. Des collègues dans plusieurs
autres organisations font de même.
Dans un monde fragmenté et conflictuel, Genève est, et restera, le
lieu privilégié pour le dialogue, la médiation, et les pourparlers à la
recherche d’une paix durable. Genève,
ville de Paix, s’impose !
******************
Le désarmement fait partie intégrante de notre travail pour la
paix et la prospérité mondiale, et est l'un des piliers sur lequel l’ONU a été bâtie.
En tant que Secrétaire général de la Conférence du désarmement, je
constate hélas que depuis 21 ans, cette structure ne fait pas son travail. Elle
ne s’acquitte plus de son mandat et ne répond plus aux nombreuses demandes de négociation
sur le désarmement nucléaire et d’autres
problèmes urgents liés à l’armement. La revitalisation de cette structure est
l’un de nos grands défis pour 2017.
Le système westphalien, selon lequel l’État est l’unique acteur
des relations internationales, ne reflète plus la réalité d’aujourd’hui. La société civile - le monde des affaires,
les ONG, le monde académique - occupe un rôle de plus en plus important dans le
travail des Nations Unies et la gestion du monde. Il est nécessaire d’associer le plus grand
nombre possible d’acteurs non-étatiques
à nos délibérations. Ici
encore, la Genève internationale en tant que lieu de rencontre privilégié,
source d’expertise et siège de nombreuses organisations non-gouvernementales,
entreprises et institutions universitaires, est plus nécessaire que jamais.
******************
Genève, capitale humanitaire, ville de paix, est également la
ville des droits : droit humanitaire, droits de l’homme, des réfugiés, du
commerce, de la santé, du travail, des normes et brevets, et j’en passe.
La plupart de vos droits sont nés ou défendus à Genève. Un atout important dans notre société
actuelle où le droit international est trop souvent bafoué. Des normes de comportement, pourtant bien établies,
trop souvent mises de côté. Il faut
impérativement ré-ancrer notre monde dans l’état de droit et la solidarité
internationale. Seule une gestion
collective et consensuelle de notre planète peut nous donner les moyens
d’affronter les grands enjeux de demain.
Je tiens à saluer ce soir le travail du Conseil des droits de
l'homme, sans conteste l’un des organes les plus importants de l’ONU.
En 2016, la communauté internationale a célébré le dixième
anniversaire du Conseil, autre symbole
important de la Genève internationale.
Ces dix dernières années, le Conseil est devenu la principale instance mondiale pour les droits de
l’homme. Il détermine les normes en
vigueur à l’échelle planétaire. Ses
examens périodiques universels de l’ensemble des États Membres de l’ONU mettent
en lumière la situation des droits humains dans le monde entier
Les discussions qui s’y tiennent sont indispensables pour
favoriser le bien-être des gens, la
stabilité des sociétés et l’harmonie d’un monde plus interdépendant que jamais.
******************
« Nous n'aurons pas de
développement sans sécurité ; nous n'aurons pas de sécurité sans développement,
et nous n'aurons ni l'un ni l'autre sans respect des droits de l'homme ».
Cette citation désormais célèbre est du Secrétaire général Kofi
Annan, qui nous honore de sa présence ce soir et que je salue
chaleureusement. En 2015, le monde
s’est doté d’un cadre d’action pour l’avenir – le Programme de développement
durable à l’horizon 2030 et ses 17 Objectifs. Ce programme universel constitue
notre feuille de route collective pour l’élimination de la pauvreté, la
prospérité de tous et la protection de notre fragile planète. Des sociétés pacifiques et inclusives,
l’accès à une justice équitable pour tous et la mise en place, à tous les
niveaux, d’institutions efficaces et responsables sont autant d’éléments
indispensables au développement durable.
La réalisation de ces objectifs est une responsabilité partagée
entre nous tous. L’ONU et ses
partenaires ont pour mission de soutenir les pays dans leurs efforts pour les
atteindre. Le rôle de la Genève
internationale, avec son capital humain et son savoir-faire institutionnel,
sera crucial à cet égard. Pour renforcer
ce rôle, j’ai récemment établi le SDG Lab.
Un laboratoire qui nous servira pour échanger les meilleures pratiques
et partager l’expertise des acteurs et institutions établis ici et à travers le
monde.
Notre engagement est de continuer à innover et à créer des outils
qui permettront à l’écosystème genevois et à nos collègues d’ailleurs, de
travailler dans les meilleures conditions pour atteindre nos objectifs communs.
******************
On ne peut pas parler de paix, ni de développement durable, sans
mentionner la question de l’égalité hommes – femmes. En 1979, l’année où j’ai commencé à
travailler à l’ONU, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la
Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard
des femmes.
Depuis lors, il s’est produit dans le monde des changements
considérables grâce auxquels il aurait dû être plus facile de parvenir à
l’égalité des sexes et de donner aux femmes les mêmes moyens que les hommes
pour prendre leur carrière et leur vie en main.
Et pourtant... Et pourtant, 21
ans après que la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes de Beijing a fixé
à l’échelle mondiale l’objectif de la parité hommes-femmes, il faut le dire :
nous avançons tous beaucoup trop lentement.
Avec Mme Hamamoto, ancienne Représentante permanente des États-Unis à
Genève, et l’organisation Women@TheTable, nous avons lancé l’initiative
International Gender Champions.
Les Champions qui ont adhéré à l’initiative se sont engagés à
prendre des mesures concrètes, pragmatiques et mesurables pour favoriser
l’égalité des sexes là où ils travaillent.
Avec près de 130 Champions, provenant des secteurs public et privé,
cette initiative fait réellement évoluer la situation au sein de la Genève
internationale.
Aujourd’hui, d’autres villes onusiennes telles que Vienne et
Nairobi sont en train d’établir un réseau similaire.
New-York a lancé le sien il y a 4 jours. A cette occasion, le Secrétaire général de
l’ONU s’est déclaré Champion de l’égalité hommes-femmes. J’ai également établi l’an passé la première
politique générale de l’ONU à Genève pour l’égalité des sexes. En 2015, 34,4% des postes de haut niveau de
l’ONU à Genève étaient occupés par des femmes. Un an plus tard, ce chiffre est
de 41%, et les femmes représentent aujourd'hui 48% du personnel de
l'Office. Encore une fois, la Genève
internationale a pris les devants et elle continuera de le faire. L’enjeu est très clair : il n’y aura ni paix,
ni développement durable sans que les femmes, qui représentent la moitié de la
population mondiale, ne soient pleinement associées à l’action menée dans tous
les domaines.
******************
Pour faire face aux multiples défis mondiaux, et la liste est
longue - changement climatique, migrations, guerres, terrorisme, crises
humanitaires, santé, éducation, emploi, inégalités économiques, manque de
confiance grandissant, etc. - il est urgent de réformer l'ONU et la structure
internationale.
Notre nouveau Secrétaire général est en train de prendre des
mesures concrètes dans ce sens dans trois domaines prioritaires. Tout d’abord, une réforme de la stratégie du
fonctionnement et de l'architecture de la paix et de la sécurité. Comme je le disais auparavant, il faut
recentrer nos efforts sur la prévention.
La prévention des conflits avant tout, mais aussi des catastrophes
naturelles et autres menaces qui compromettent le bien-être de la population
mondiale. Deuxièmement, une réforme du système de développement des
Nations Unies, reposant sur la coordination et la responsabilisation. L’ONU et ses partenaires doivent soutenir
pleinement et efficacement tous les pays
dans la réalisation des objectifs de développement durable et l’application de
l’Accord de Paris sur les changements climatiques.
Le troisième volet est la réforme de la gestion interne de l’ONU,
afin de rendre les structures plus décentralisées, plus flexibles, plus
transparentes et donc plus performantes.
Notre Secrétaire général a montré qu'il était prêt à relever ces
défis dès le premier jour de son mandat, et notre tâche collective pour 2017
sera de le soutenir clairement et vigoureusement dans ses efforts.
L’écosystème de la Genève internationale a des atouts
incontestables dans la réalisation de ces trois objectifs.
Je suis personnellement convaincu que sans la Genève
internationale on n’y arrivera pas !
Nous vivons dans un monde plus interconnecté que jamais, dans un monde
où les défis transversaux nécessitent des collaborations et des partenariats
qui vont au-delà des frontières traditionnelles.
La coordination, la collaboration, le partenariat sont des mots
faciles à dire, mais pas toujours faciles à appliquer ! À Genève, on le fait quotidiennement, et de
mieux en mieux. On montre l’exemple et
on fait école.
******************
En cette époque caractérisée par des mouvements de contestation
hors des structures et des institutions traditionnelles de gouvernance,
l’échange et le débat constructifs sont plus essentiels que jamais.
Genève continuera d’être l’endroit idéal pour ces échanges et ces
débats. Elle est le premier choix de
plus en plus d’intervenants qui ont besoin de tout ce qu’elle offre pour
accomplir leur mission.
Les défis mondiaux d’aujourd’hui nécessitent une solidarité
internationale repensée, une approche plus intégrée, plus inclusive. Ils
représentent, à mon avis, une opportunité sans précédent pour la Genève
internationale. Celle-ci a le potentiel de renforcer son rôle de plaque
tournante de la nouvelle gouvernance mondiale.
C’est aussi un fait, un peu triste, que lorsque les choses vont mal dans
le monde, l’utilité de Genève pour la diplomatie multilatérale s’accroît. La relation mutuellement bénéfique entre
l’ONU, Genève et la Suisse, avec l’appui de tous les autres partenaires, est un
mariage heureux de longue date. Mais
comme tous les mariages, celui-ci demande une attention constante de part et
d’autre. Nous nous trouvons à un moment
historique qui nous impose cette vérité.
J’en suis personnellement très conscient et j’œuvre quotidiennement,
avec mes collègues, avec cet objectif en ligne de mire.
******************
Je remercie tous les partenaires présents ici ce soir pour leur
travail, leur engagement au quotidien et leur confiance. Nous avons tous un rôle à jouer pour rendre
notre monde plus juste, plus sûr et plus équitable, pour préserver l’avenir des
générations futures.
La Genève internationale est la plateforme indispensable au
travail collectif pour la paix, les droits et le bien-être dont le monde a tant
besoin.
Et donc, plus nécessaire que jamais !
******************
Merci beaucoup.
Messages de remerciement (2e partie du discours)
Chers amis, Un grand merci
pour tous vos témoignages et messages d’amitié et de soutien ce soir, j’en suis
profondément touché. Monsieur
Annan, Vous avez été mon chef, mon
mentor et ami, dans la vie comme au travail depuis presque 40 ans.
Vous m’avez tant inspiré pendant toutes ces années par votre
sagesse, votre engagement personnel et votre dévotion. Et ce soir, encore une fois, vous m’avez
démontré votre soutien et votre amitié. Je vous en remercie, ainsi que Nane,
profondément. Monsieur le
Président, Madame l’Ambassadeur,
Monsieur le maire, Je dois beaucoup à
Genève et à la Suisse qui m’ont accueilli à plusieurs reprises depuis 1979 et
m’ont tant offert : des expériences professionnelles stimulantes et
fructueuses, des relations humaines
enrichissantes et variées, et beaucoup de bons moments. Je me sens parfaitement chez moi dans cette
cité cosmopolite au cœur de l’Europe. Je
m’y suis fait beaucoup d’amis, à la fois parmi les genevois et les internationaux. Un bon nombre d’entre eux sont là ce soir, je
les salue et surtout je les remercie pour leur amitié et leur soutien au cours
de ces 40 dernières années. Un énorme merci
à la Suisse. Si vous regardez dans le
dictionnaire sous « État Hôte Exemplaire » vous y trouverez une photo de la
Suisse. Que ce soit au niveau fédéral,
cantonal ou municipal, le soutien qui nous est offert quotidiennement est sans
faille. Il m’est difficile d’exprimer en
quelques mots l’importance primordiale que cela représente pour l’Organisation,
pour moi, ainsi que pour mes collègues au sein de la Genève internationale et
dans le monde entier. La Suisse est le
plus grand petit pays du monde et Genève la plus grande petite ville du
monde. Et notre relation n’est pas simplement
celle entre l’ONU et un pays hôte, mais une relation de partenariat fort,
durable et efficace. On ne peut rêver
mieux. Un grand merci à tous mes
collaborateurs au sein de l’Office des Nations Unies à Genève et bien entendu à
mon cabinet, sans qui mon travail au quotidien serait impossible. Merci également à tous mes collègues au sein
de la Genève internationale, à tous ceux qui sont mes partenaires dans ce beau
combat que l’on mène ensemble. C’est en
leur nom que je reçois ce prix aujourd’hui, avec beaucoup de plaisir,
d’humilité, de fierté et surtout de gratitude envers vous tous. Un mot de remerciement également aux
représentants de nos pays membres.
Nombre d’entre eux sont présents ce soir et je les salue. Nous œuvrons ensemble pour le bien-être de
leurs citoyens. Notre excellente
collaboration, notre engagement commun et notre amitié sont un réel plaisir au
quotidien. Je dois – nous devons tous –
un très, très grand merci à Ivan Pictet et à la Fondation pour Genève. Sans lui et son infatigable bras droit, la
Secrétaire générale Tatjana Darany, et la Fondation qu’elle gère si habilement,
la Genève internationale ne serait simplement pas aussi internationale qu’elle
l’est. Un partenariat en or, à qui l’on
doit énormément. Ivan, je vous remercie
encore une fois du fond du cœur pour ce prix, pour votre soutien continu, et
surtout pour cette belle amitié qui nous lie.
À présent, j’aimerais que nous applaudissions le groupe de jazz du Club
de musique des Nations Unies. Je les
remercie chaleureusement pour avoir accepté de jouer ce soir et de nous régaler
avec leurs prouesses musicales, comme ils le font souvent au cours de
l’année.
Finalement, Mesdames et messieurs, un grand merci à vous tous qui
êtes là ce soir. Je vous remercie pour
votre engagement dans notre travail collectif pour un monde meilleur. Et je
vous remercie d’avance pour toutes les actions admirables que vous allez mener
à l’avenir pour soutenir la Genève internationale – le joyau sans lequel le
monde serait bien plus pauvre.
Discours
d’éloge
Par Son Excellence Monsieur Kofi ANNAN
Ancien
Secrétaire général des Nations Unies
Et
Président de la Fondation Kofi ANNAN
(source : Fondation
pour Genève)
(photo OMECA)
Let me start by thanking the President, my
dear friend Ivan, for making it possible for us to gather here.
Thank you Tatjana for that warm
introduction.
Dear Friends
I am delighted to join you this evening in
celebrating Michael Moller’s outstanding contributions to the international
family of Geneva, and by extension, his contribution to our global
community.
As many of you will know, Michael has
long-standing ties with this city
In fact, it was March 1979 - 38 years ago
this month - that he joined UNHCR in Geneva to begin what would become a long
and distinguished career of international service.
I shared some of this journey with
Michael, and on many occasions - both at the United Nations and also when
Michael was the Executive Director of my Foundation here in Geneva - I have
relied on him as both a trusted friend and a determined and compassionate
colleague.
He is also a man of many languages; he
speaks French, English, Spanish, Danish, and Greek, and along the way, tried to
pick up some Chinese.
Michael’s engagement with Geneva and his
advancement of its core values of tolerance, diversity and dialogue have made
him a worthy ambassador for all of us here tonight.
So I heartily commend the Fondation pour
Genéve on its choice of recipient for this year’s prize.
Unfortunately, neither Michael nor we can
assume that the values he embodies are beyond challenge and repudiation.
The notions of human solidarity and
cooperation that underpin the United Nations work around the world, and which
are captured in the spirit of Geneva, are increasingly questioned.
CHECK AGAINST DELIVERY
We hear more and more that multilateralism
and pluralism pose a threat to national security, cultural identity, or
economic prosperity.
This scepticism about their value reflects
both an unwelcome retreat from democratic principles and a backlash against
globalisation.
Globalisation has raised hundreds of
millions of people around the world out of abject poverty and made the world
more interdependent and many nations richer than ever before.
However, globalisation has contributed to
rising inequality within nations and between nations because the benefits of
globalisation have not been fairly shared.
And as I have said before, if we cannot
make globalization work for all, in the end it will work for none.
Increasing inequalities within nations,
and the frustration created by seemingly uncontrollable global forces, have
stoked fears about loss of sovereignty.
Trust in politicians and democratic
principles has diminished as a result, so democracy, the system best able to
create the conditions in which free citizens can enjoy security, dignity and
justice, is in retreat.
Citizens feel that institutions and
processes are not functioning properly, and not in the interest of the people
from who power is derived. .
Yet the populists exploiting these
concerns have little to offer in the way of solutions, so they play on the
politics of fear and further erode our trust in each other.
Diversity is portrayed as a threat that
undermines our societies, rather than an asset or strength that can benefit us
all. Policies based on a narrow and exclusionary definition of national
self-interest are touted as the answers to global challenges.
But it is the lack of political will to
think beyond nations’ own immediate self-interest that poses perhaps the greatest
challenge of all.
Ironically, while international structures
and institutions are being questioned and tested as never before, they are more
necessary than ever.
The scope and complexity of climate
change, mass poverty, rising inequality, international armed conflicts or
terrorism – to name just a few of the critical global threats that we face -
cannot be solved without determined multilateral action. So this is a good time to have Michael in
our corner- we need him. CHECK AGAINST.
When the whole world is changing,
institutions cannot remain static, and the reform and revitalisation of
structures of global governance requires the type of imaginative and creative
leadership that he has displayed at UNOG.
The initiatives he has launched, such as
the Perception Change Project or the International Gender Champions network
have raised awareness of the work of the UN and Geneva’s international
community. They have showcased the values of this wonderful city.
More importantly, these and other
innovations he has pioneered have helped to bring the United Nations closer to
‘we the people’ in whose name the charter of the United Nations was signed. At
a time when many feel voiceless or ostracised from the world around them, this
surely is an endeavour to which we should all dedicate ourselves.
So Michael, on behalf of your many friends
here and beyond, I thank you for leading the way. Please accept my warmest congratulations on
your well-deserved award of the Prix de la Fondation pour Genève.
Message du Conseil
administratif de la ville de Genève
Par Monsieur Guillaume BARAZZONE, Maire
(source : Fondation pour Genève)
(photo OMECA)
Mesdames et Messieurs les Représentants des autorités fédérales, cantonales et municipales,
Mesdames et Messieurs les Représentants de la Genève internationale et diplomatique,
Mesdames et Messieurs les Représentants de la Genève privée et de la Cité,
Excellences, Mesdames et Messieurs
Au nom des autorités de la Ville, Cher Monsieur Moeller, je
vous adresse mes plus vives félicitations pour cette
vous adresse mes plus vives félicitations pour cette
distinction qui honore l’un des meilleurs ambassadeurs de
Genève et de la Suisse.
Genève et de la Suisse.
Il y a en effet 38 ans et quelques jours que vous avez fait
connaissance avec notre ville. C’était très précisément le 14
connaissance avec notre ville. C’était très précisément le 14
mars 1979. Votre première vision de Genève fut celle du Parc
William Rappard et ses jardiniers qui s’affairaient
William Rappard et ses jardiniers qui s’affairaient
« méticuleusement » racontez-vous sur les massifs fleuris
parfaitement entretenus. Vous dites sans ambages que cela a
parfaitement entretenus. Vous dites sans ambages que cela a
tout de suite contribué à vous forger l’image d’une Suisse
appliquée, attentionnée, qui cultive le détail.
appliquée, attentionnée, qui cultive le détail.
Je le dis souvent aux équipes du Service des espaces verts
comme à toutes celles qui sont sur le terrain qu’elles sont en
comme à toutes celles qui sont sur le terrain qu’elles sont en
charge de l’image de la Ville. Votre anecdote sur le Parc
William Rappard illustre parfaitement ce propos et j’espère
qu’aujourd’hui vous continuez de vous émerveiller quand
vous traversez les parcs de la ville.
William Rappard illustre parfaitement ce propos et j’espère
qu’aujourd’hui vous continuez de vous émerveiller quand
vous traversez les parcs de la ville.
Vous êtes Monsieur le Directeur général, un pur produit de
Genève. Vous êtes un « habitant du monde », polyglotte
puisque vous maîtrisez 7 langues et avez parcouru la planète.
Dans vos différents mandats sur le terrain, vous avez
Genève. Vous êtes un « habitant du monde », polyglotte
puisque vous maîtrisez 7 langues et avez parcouru la planète.
Dans vos différents mandats sur le terrain, vous avez
notamment eu l’occasion de travailler au Mexique, à Haïti, en
Afghanistan ou à Chypre. Vous avez vu la guerre de vos
Afghanistan ou à Chypre. Vous avez vu la guerre de vos
propres yeux, comme en 1986, sous les bombardements à
Téhéran.
Téhéran.
Pour les autorités municipales, vous incarnez sans doute le
meilleur du système onusien. Pendant tout votre carrière que
cela soit au HCR ou à l’ONU, au cœur des conflits ou dans les
meilleur du système onusien. Pendant tout votre carrière que
cela soit au HCR ou à l’ONU, au cœur des conflits ou dans les
arcanes du Palais des Nations unies, vous avez œuvré pour la
paix, avec la discrétion qui sied à votre personne et qui est
paix, avec la discrétion qui sied à votre personne et qui est
nécessaire à votre fonction. Cela vous a souvent permis
d’obtenir des résultats saisissants. Ainsi, c’est vous, qui sur
d’obtenir des résultats saisissants. Ainsi, c’est vous, qui sur
une terrasse genevoise, autour d’une bière, avez rédigé la
résolution qui marquait la fin de l’Arpatheid. La grande
Histoire, avec un H majuscule est souvent faite de petites
résolution qui marquait la fin de l’Arpatheid. La grande
Histoire, avec un H majuscule est souvent faite de petites
histoires…
J’ai lu récemment à votre sujet que vous aviez du plaisir dans
vos fonctions. Cette déclaration peut sembler anodine,
vos fonctions. Cette déclaration peut sembler anodine,
pourtant, de nos jours peu de managers ou de dirigeants,
après 38 ans d’activités diverses, évoquent le plaisir d’être en
place…Vous me donnez l’impression, Monsieur Moeller, sous
des dehors placides, d’être un véritable passionné.
après 38 ans d’activités diverses, évoquent le plaisir d’être en
place…Vous me donnez l’impression, Monsieur Moeller, sous
des dehors placides, d’être un véritable passionné.
Vous n’avez pas besoin de défendre une approche
multiculturelle, vous l’incarnez. Fils de diplomate, Danois,
ayant grandi en Grèce jusqu’à 11 ans, vous avez ensuite,
après un passage chez les Jésuites, connu la vie derrière le
multiculturelle, vous l’incarnez. Fils de diplomate, Danois,
ayant grandi en Grèce jusqu’à 11 ans, vous avez ensuite,
après un passage chez les Jésuites, connu la vie derrière le
mur, en pleine guerre froide, à une époque où vos
conversations privées étaient écoutées. Pour éviter que vos
conversations privées étaient écoutées. Pour éviter que vos
propos ne tombent dans des oreilles indiscrètes, vous parents
vous invitaient à parler en danois au lieu de l’anglais…
vous invitaient à parler en danois au lieu de l’anglais…
Très tôt, vous avez donc baigné dans la complexité du
monde. Vous avez pris conscience du choc permanent
d’intérêts et de cultures diamétralement opposés où la
monde. Vous avez pris conscience du choc permanent
d’intérêts et de cultures diamétralement opposés où la
recherche du plus petit dénominateur commun nécessite des
efforts considérables. Pas de doutes, vous étiez fait pour
efforts considérables. Pas de doutes, vous étiez fait pour
l’ONU…
Encore aujourd’hui, vous rappelez les vertus de la politique
des petits pas afin d’avancer dans la même direction entre
des états que tout oppose. Homme consensuel, vous
des petits pas afin d’avancer dans la même direction entre
des états que tout oppose. Homme consensuel, vous
soulignez l’impérieuse nécessité de trouver des compromis,
pas toujours spectaculaires, mais efficaces. Ce faisant, vous
pas toujours spectaculaires, mais efficaces. Ce faisant, vous
êtes sans doute devenu, Monsieur Moeller, le plus Suisse des
Danois.
Danois.
Les autorités de la Ville de Genève ont toujours trouvé en
vous, je le disais tout à l’heure, un défenseur et un
vous, je le disais tout à l’heure, un défenseur et un
extraordinaire ambassadeur de la Genève internationale.
La Ville vous a d’ailleurs décerné la Médaille Genève
reconnaissante en 2016. Depuis votre arrivée, vous avez fait
reconnaissante en 2016. Depuis votre arrivée, vous avez fait
l’effort d’aller à la rencontre des acteurs locaux, publics et
privés, nous avons toujours senti chez vous un intérêt sincère
privés, nous avons toujours senti chez vous un intérêt sincère
pour les affaires de la Cité. Lors de nos diverses rencontres,
j’ai souvent été impressionné par votre faculté à présenter les
j’ai souvent été impressionné par votre faculté à présenter les
enjeux internationaux de manière à la fois profonde et
parfaitement intelligible.
parfaitement intelligible.
Au fil des ans, vous êtes aussi devenu un fin connaisseur de la
politique locale. Cette capacité à appréhender les enjeux
politique locale. Cette capacité à appréhender les enjeux
micro et macro politique vous a permis d’établir des ponts
entre la communauté internationale qui vit à Genève et les
entre la communauté internationale qui vit à Genève et les
Genevois qui connaissent souvent mal le monde onusien.
Grâce à vos initiatives, comme par exemple les rencontres
Mix and Mash, à votre implication dans nombre
Mix and Mash, à votre implication dans nombre
d’évènement locaux, vous avez réussi à devenir le visage de
l’ONU à Genève.
l’ONU à Genève.
Nous savons tous que votre organisation est menacée de
coupes budgétaires massives qui vont sans doute vous obliger
coupes budgétaires massives qui vont sans doute vous obliger
à repenser certains processus. Pourtant, le monde n’a sans
doute jamais eu autant besoin d’échanger et de se parler. Et
ceci dans tous les domaines. Comme vous, je suis confiant sur
ceci dans tous les domaines. Comme vous, je suis confiant sur
l’avenir de la Genève internationale, plate-forme d’échange
et de dialogue incontournable. Je suis d’autant plus confiant
que vous saurez, M. Moeller, en bon directeur et capitaine,
et de dialogue incontournable. Je suis d’autant plus confiant
que vous saurez, M. Moeller, en bon directeur et capitaine,
traverser cette mer agitée pour ramener le bateau ONU dans
des eaux plus calmes qui permettront à votre organisation de
des eaux plus calmes qui permettront à votre organisation de
continuer d’œuvrer pour la paix dans le monde.
Merci de votre attention.
Photo
prise lors du
Message du Département
fédéral des affaires étrangères
Par Madame l’Ambassadeur, Sabrina DALLAFIOR
Représentant permanent
adjoint de la Suisse auprès de l’Office des Nations Unies
Et des autres
organisations internationales à Genève
(photo
OMECA)
Message du Conseil d’Etat de la
République et Canton de Genève
Par Monsieur François LONGCHAMP, Président
(source : Fondation
pour Genève)
(Photo OMECA)
Monsieur l'ancien
secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies,
Monsieur l'ancien
Président de la Confédération suisse,
Madame le Représentant
permanent de la Suisse auprès de l'ONU à Genève,
Monsieur le Président du
Grand Conseil,
Monsieur le Maire de la
Ville de Genève,
Monsieur le Président de
la Fondation pour Genève,
Excellences,
Monsieur le lauréat et
cher Michael,
Mesdames,
Messieurs,
"A
Genève, on croit toujours les montagnes toutes proches. Un matin donc, je partis
à pied mais plus j'avançais, plus elles reculaient". L'homme qui a écrit
ces lignes, cher Michaël Møller, avait parfaitement compris deux choses.
D'abord, qu'il est possible, à Genève, de faire reculer les montagnes. Ensuite
que la force d'un seul homme peut y suffire. L'auteur de ce constat est danois.
Ce marcheur bienveillant et déterminé est l'auteur de la Petite sirène. Il
s'agit de Hans Christian Andersen.
Sur
son rocher, la Petite sirène garde et protège le port de Copenhague. Sur nos
rochers à nous, dans la rade, sur les pierres du Niton, une plaque de bronze
sert de point de départ cartographique de la Suisse entière. La petite sirène est née d'un conte: c'est
l'esprit. Les pierres du Niton sont vouées à un usage scientifique: c'est la
matière. Or, de l'esprit et de la matière, vous formez, Monsieur le directeur
général, une parfaite synthèse. Un peu Danois, un peu Genevois; diplomate
avisé, manager expérimenté, polyglotte, homme de rigueur et de bon commerce. Mais l'une des valeurs qui font qu'un homme
est un homme, c'est le courage. Lorsque vous étiez directeur général ad
interim, vous n'avez pas craint d'exprimer que l'Organisation des Nations Unies
avait besoin d'une réforme. Vous n'avez pas hésité à exposer des vues qui
contrevenaient à la routine et au confort. Lors d'une conférence au CAGI, vous
avez été si sereinement percutant que l'ancien premier ministre français Michel
Rocard a déclaré au public n'avoir jamais entendu, en cinquante ans de vie
politique, un tel parler-vrai. Après tout, "la résistance est un péché de
l'intelligence". Cela aussi a été exprimé par un Danois. Un protestant (et
cela nous parle, à Genève), Søren Kierkegaard.
Il est question, ce soir, de la chance qu'a Genève de vous avoir. C'est
une chance également pour l'Organisation des Nations Unies, dont le rôle et les
missions paraissent renforcés par la conjonction de trois faits: une actualité
géopolitique qui valorise la place neutre et bienveillante de la Suisse;
l'intérêt personnel du Secrétaire général, qui connaît et qui apprécie Genève;
et bien sûr, votre action personnelle
dans ce canton qui, en dépit de sa petite taille, " est au développement
international ce que la Silicon Valley est aux start-ups, un pôle opérationnel
de première importance". Ce n'est pas
moi qui le dis. C'est vous, dans votre blog .
Mesdames et Messieurs, L'ONU et
Genève sont imbriquées. Les prêts libérés l'année dernière par la Confédération
et le canton pour le développement immobilier des organisations internationales
dépassent, pour les sept ans à venir, ce qui a été consenti auparavant pendant
plus de cinquante ans. Et vous avez relevé jusqu'ici de nombreux autres défis.
L'un d'eux, par exemple, consistait à ouvrir les portes du parc Ariana au
public genevois – c’est-à-dire à 197 nationalités – pour son entraînement à la
Course de l'Escalade. En saluant le
Prix qui vous est décerné, Monsieur le directeur général, le Conseil d'Etat
vous remercie de tant apporter à la compréhension mutuelle des cités locale et
internationale de Genève, l'une peuplée d'expatriés et l'autre, pour beaucoup,
d'immigrés. Rarement le monde n'a autant eu besoin du multilatéralisme.
Rarement Genève n'aura été aussi fière de contribuer aux équilibres de notre
planète. Et notre chance est, ici, de vous voir y contribuer. Et afin que tous les Suisses ici présents me
comprennent, je vais paraphraser Adolf Ogi ici présent: Michael Moller, vous
êtes un homme fooormidable ! Par ma voix,
le Gouvernement de la République et canton de Genève vous adresse ses félicitations,
réitérées et reconnaissantes.
Remise
du prix de la Fondation pour Genève à M. Michaël MOLLER, directeur général de
l’Office des Nations Unies à Genève.
(Photo OMECA)
Quelques photos prises lors de la cérémonie (photos OMECA) :
M. Michaël MOLLER
|
M. Gilles VULLIEN
|
M. Michel VILLE avec M. Michaël
MOLLER
|
M. Michel VILLE avec Son
Excellence M. KOFI ANNAN
|
L’OMECA remercie
la fondation pour Genève pour la parfaite organisation de cette
prestigieuse cérémonie, le lecteur peut se rendre sur l’excellent site de
la Fondation : www.fondationpourgeneve.ch
|
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